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ENTRETIENS DE GUY ROUQUET AVEC... PASCAL ET MYRIAM MICH...

ENTRETIENS DE GUY ROUQUET AVEC... PASCAL ET MYRIAM MICHELENA SUR LA NOCIVITÉ DE L'APPROCHE PSYCHO-SPIRITUELLE MISE EN OEUVRE AUX BÉATITUDES



PASCAL ET MYRIAM MICHELENA S'ENTRETIENNENT
AVEC GUY ROUQUET SUR LA NOCIVITÉ
DE L'APPROCHE PSYCHO-SPIRITUELLE
MISE EN OEUVRE
AUX BÉATITUDES PAR "LES MARCHANDS D'ÂMES"

 «Face à la peur omniprésente et omnipotente le cœur est comme « refroidi ». 
Aimer devient une injonction comme une autre ; on apprend tellement 
à se déconsidérer, à ne plus se faire confiance pour atteindre 
la perfection et l’idéal communautaire de la « mort à soi-même », 
que l’on est déjà presque mort en dedans…»

Guy Rouquet - Vous venez de publier aux Editions Golias Les Marchands d’âmes. Dans ce livre, vous dénoncez le caractère nocif et destructeur de l’approche psycho-spirituelle dont, dites-vous, la communauté des Béatitudes, appelée naguère Lion de Juda puis Agneau Immolé, est tout à la fois le fer de lance et le cheval de Troie en France. Selon vous, cette doctrine est à l’origine de très nombreux drames humains, parfois tragiques. Drames méconnus et sous-estimés par la société en raison de l’état d’épuisement et de  détresse des sujets concernés qui ont du mal à témoigner de ce qu’ils ont subi, du laxisme coupable de l’Eglise institutionnelle qui feint de ne pas savoir ou de ne pas comprendre ce qui se passe dans certaines maisons communautaires que vous n’hésitez pas à qualifier de sectes, et d’une certaine impuissance des pouvoirs publics qui, faute d’être saisies officiellement, n’interviennent pas ou seulement à la marge, laissant le soin à l’institution ecclésiale de régler le problème en vertu de la fameuse séparation de l’Eglise et de l’Etat. D’où l’importance de votre ouvrage appelé, selon moi, à devenir un document de référence.  En vous efforçant de garder une « neutralité bienveillante », vous y racontez ce que vous avez expérimenté au château Saint-Luc, dans le Tarn, tout en vous attachant à analyser précisément « l’illusion groupale » à laquelle, avec votre épouse, vous avez succombé durant trois années avant de saisir qu’il s’agissait d’un véritable piège qui, comme un rouleau compresseur, vous infantilisait, dépersonnalisait et déresponsabilisait. Comment s’opère une pareille prise de conscience ? Pourquoi, après avoir longuement hésité, avez-vous souhaité la rendre publique ?

Pascal Michelena - Il faut beaucoup de temps pour réaliser ce qui a pu se passer, du temps et de l’aide. C’est un travail qui ne peut se faire seul, en raison justement du crédit dont jouit la communauté et de l’état d’épuisement dans lequel on se trouve. Au départ, les souffrances que l’on éprouve sont perçues comme étant dues à un vécu personnel, pratiquement pas comme quelque chose  qui serait lié la communauté, encore moins à un fonctionnement habituel et structurel. C’est une culpabilité personnelle qui ressort, voire éventuellement des « erreurs » de responsables particuliers.
L’aide a consisté pour nous dans la psychothérapie qui a été entreprise, non parce que je me sentais en difficulté, mais dans l’optique de devenir psychothérapeute. C’est cette aide qui nous a permis de qualifier les événements que nous avons vécus. Tout le travail que mon épouse et moi avons fait par la suite a consisté à étudier les documents en notre possession et les éléments que nous avons trouvés dans les ouvrages traitant de sectes, ainsi que nos vécus et ceux d’autres victimes, pour mettre en parallèle les faits qui nous paraissaient concordants. Parallèlement à cela nous avons contacté l’ADFI, qui nous a apporté une aide précieuse pour nous reconstruire. C’est l’écoute et le travail de recherche qui nous ont permis réellement de sortir de l’emprise, puisque c’est cela que nous avons vécu : une influence visant à changer radicalement notre façon d’être, influence qui a  perduré malgré  notre départ de la communauté, puisque c’est un phénomène qui s’alimente par notre adhésion active.

Je n’ai pas vraiment hésité à rendre public mon travail. Disons que c’est devenu une suite logique à la prise de conscience. Même si s’en prendre à une communauté reconnue par l’Eglise ne paraît pas simple ni exempt de risques et que, pour être crédible, l’ouvrage ne devait pas apparaître comme un règlement de comptes mais bien comme une analyse aussi objective que possible. Il fallait que d’autres puissent se servir de ce travail pour faire leur propre analyse et que le texte puisse fournir l’occasion d’un débat, d’une discussion ouverte sur des pratiques inadmissibles.

Guy Rouquet - Avant d’aller plus loin, je crois important que, pour les lecteurs non avertis,  vous définissiez en quelques mots le psycho-spirituel dont vous dites qu’il impose une manière de vivre et de penser globale pouvant conduire les individus à sombrer dans de véritables pathologies mentales, certaines nécessitant la psychiatrisation du sujet ou le conduisant au suicide. Selon vous, des mécanismes psychologiques subtils et pervers sont mis en œuvre  par des agents souvent dépassés et incompétents, reproduisant les modes opératoires que leur ont enseignés à la va vite, dans des conditions douteuses, des guérisseurs autoproclamés censés jouir d’une « délégation »  divine ou d’un « charisme de thérapeute ». Qu’est-ce donc que le psycho-spirituel ? En quoi est-il pernicieux ? (...)

Pour lire la suite: http://www.psyvig.com/doc/doc_21.pdf

 


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