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LE RAPPORT 2013-2014 DE LA MIVILUDES EST EN LIGNE (comp...

LE RAPPORT 2013-2014 DE LA MIVILUDES EST EN LIGNE (complotisme, santé, New Age et Internet)



« Les ravages du "complotisme"
et la résurgence des mouvances New Age sur Internet. »

L'effet d'Internet sur le phénomène sectaire sous la loupe
d'un rapport longtemps attendu

par Benoît FAUCHET

PARIS, 4 mai 2015 (AFP) -Ravages du complotisme et résurgence du New Age via Internet: la Miviludes a publié lundi un rapport longtemps attendu qui reste discret sur les dérives sectaires liées au jihadisme, même si la mission interministérielle, critiquée, se dit très active dans ce domaine.

Le rapport 2013-2014 de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a été bouclé en novembre dernier mais remis seulement le 30 avril au cabinet du Premier ministre, Manuel Valls.

La Miviludes l'a annoncé lundi dans un simple communiqué, une discrétion qui tranche avec la remise de son précédent rapport en avril 2013, en mains propres, à Jean-Marc Ayrault, alors chef du gouvernement.

"La remise du rapport a été différée pour des raisons évidentes après les attentats de janvier", a déclaré à l'AFP le président de la Miviludes depuis 2012, l'ancien député socialiste Serge Blisko, évoquant l'agenda chargé de Matignon et de son actuel locataire. "C'est arrivé bien tard et nous le déplorons", a-t-il ajouté après des articles de Libération et Charlie Hebdo s'étonnant de la non publication de ce rapport et y voyant le signe d'un affaiblissement de la lutte anti-sectes en France.

Environ 500 groupes pouvant être considérés comme sectaires, touchant un demi-million de personnes, sont actifs sur le sol français, selon la Miviludes.

Instituée en 2002 auprès du Premier ministre, cette mission partage son activité entre le traitement des signalements qui lui sont transmis (quelque 2.400 cas par an hors radicalisation jihadiste, un chiffre stable ces dernières années), en majorité dans le domaine de la santé - et la formation des agents publics (magistrats, policiers et gendarmes, médecins...) aux risques sectaires.

Son rapport 2013-2014 analyse, sous la plume du sociologue Gérald Bronner, la "métamorphose du croire radical" sous l'effet d'Internet, qui peut être un incubateur dans les processus de radicalisation et un véhicule de théories complotistes faisant des "ravages", note la Miviludes.

Un autre volet du rapport se penche sur la résurgence des mouvances New Age sur les sites et les blogs, qui "montre l'appropriation des technologies modernes par les promoteurs de croyances ésotériques".

Le rapport reste discret sur les dérives sectaires liées à l'islam. Le prochain devrait être plus bavard sur ce point puisque depuis avril 2014, à la demande du gouvernement, la Miviludes assure la formation des fonctionnaires chargés de suivre les familles touchées par la radicalisation jihadiste. A ce jour, quelque 1.500 agents publics ont été formés dans ce domaine, dont ceux du numéro vert mis en place par le ministère de l'Intérieur, en lien avec le Centre de prévention des dérives sectaires liées à l'islam (CPDSI), une association dirigée par l'anthropologue Dounia Bouzar.

"Danger de disparition"

Le député UMP Georges Fenech, président de la Miviludes de 2008 à 2012, estime que l'actuelle mission ne va pas assez loin sur ce sujet "qui est au cœur de l'actualité de manière inquiétante".

"La formation c'est très bien, mais il faut recevoir les familles, les orienter, dynamiser une action sur le territoire, mobiliser les associations. C'était à la Miviludes de le faire, je n'ai rien vu de tout cela", accuse l'ancien magistrat.

"Je m'interroge sur l'absence de volonté politique d'utiliser une mission unique au monde", poursuit-il, décrivant une Miviludes "invisible" et "en danger de disparition parce qu'on ne voit plus très bien à quoi elle sert".

Forte de quinze agents, "la Miviludes va bien, elle travaille à plein régime", réplique son successeur, Serge Blisko. "La mission s'est vu adjoindre des pistes de travail supplémentaires, en particulier dans la prévention de la radicalisation, alors que les autres problématiques sont toujours aussi nombreuses, dans le champ de la santé notamment", ajoute le responsable.

"Nous sommes en train de préparer la deuxième phase du plan antijihadiste du gouvernement, dans lequel la Miviludes est pleinement associée", fait-il valoir. bfa/at/sd

 

La santé toujours sur le podium des dérives sectaires

par Sophie MARTOS

En 2013, près de 2 400 signalements en lien avec les dérives sectaires ont été signalés à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et près de 39 % concernaient le domaine de la santé, un constat alarmant, selon le dernier rapport 2013/2014 de l’instance gouvernementale , publié et remis le 29 avril 2015 au Premier ministre, Manuel Valls.

Dans son rapport de 2010, la Miviludes avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur les dérives sectaires dans le domaine de la santé : 4 Français sur 10 auraient recours aux médecins alternatives, 400 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutiques existeraient, ainsi que 4000 psychothérapeutes autoproclamés et 3 000 médecins en lien avec la mouvance sectaire.

Intensifier la prévention

Les pouvoirs publics s’inquiètent du nombre croissant de pseudo-praticiens sans qualifications reconnues par l’État, des méthodes thérapeutiques biaisées et motivées par l’appât du gain, et « la mise sous emprise pour mieux manipuler la victime, note Serge Blisko, président de la Miviludes. «Les thérapies complémentaires sont en plein essor, tant au plan de l’offre que de la demande de la part des patients. Or il est de plus en plus fréquent de constater que les promesses et les recettes de guérison, de bien-être et de développement personnel peuvent être au cœur de pratiques dangereuses pour la santé», peut-on lire dans le rapport.

Dans ce contexte, la Miviludes souhaite renforcer le volet de la prévention, « l’un des moyens les plus efficaces pour sensibiliser le grand public et ainsi éviter les conséquences dommageables et parfois irrémédiables entraînées par ces pratiques ».

De nouveaux partenariats

Pour cela, la Miviludes a signé en 2013 avec l’ARS Ile-de-France, une convention pour la lutte contre les dérives sectaires en santé. Ce partenariat porte sur les signalements, les situations à risques et celles qui donnent lieu à infraction. Il vise également à améliorer l’information des professionnels et du public et à développer une vigilance sur les dérives constatées dans le domaine de la santé.

La Miviludes coopère aussi avec la Mutualité française depuis 2013 et l’École des hautes études en santé publique de Rennes depuis 2014. Une sensibilisation des équipes travaillant à la direction de l’offre de soin médicosociale, à la direction de santé publique et dans les délégations territoriales a été réalisée par la Miviludes en juin 2013. Près de 21 signalements ont été traités par l’ARS en 2013. Parmi ceux-ci, trois services de soins hospitaliers et sept professionnels de santé étaient concernés.
Source : Lequotidiendumedecin.fr
http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2015/05/04/la-sante-toujours-sur-le-podium-des-derives-sectaires_753901

Le rapport, téléchargeable, de la Miviludes 2013/2014 est en ligne:
http://www.derives-sectes.gouv.fr/publications-de-la-miviludes/rapports-annuels

 

 


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